Alice/David

 

 

Earned It ~ The Weeknd

Le jeune professeur referma la porte et se laissa retomber contre son montant en soupirant. Un peu plus et il commettait l'irréparable. Il était complètement déboussolé. Quelle ironie tragique, quand on repensait qu'il avait tout perdu parce qu'on l'accusait d'avoir franchi les limites avec l'une de ses élèves. Qu'est-ce qu'il cherchait à la fin ? N'avait-il pas assez de problèmes comme ça ? Il calma sa respiration, tenta de remettre de l'ordre dans son esprit totalement ébranlé. Il n'avait jamais ressenti une telle confusion de sa vie de professeur, ni même de sa vie d'homme. Il ne pensait plus qu'à elle.

 

 

C'est alors qu'il entendit sa sonnerie retentir dans l'appartement. L'enseignant tressaillit. Son portable se trouvait à l'autre bout de la pièce, mais il savait pertinemment qui l'appelait. Il ferma les yeux, hésitant. L'instant d'après, il rouvrit la porte de chez lui. Elle était là, son téléphone à l'oreille.

- C'est de vous dont j'ai besoin.

Sans un mot, il l'attira à l'intérieur et referma derrière elle. Il se perdit dans son regard, et aurait juré voir des flammes danser dans ses yeux bleus devenus sombres.

- Vous aviez dit que je pouvais, si... reprit-elle d'une toute petite voix.

 

Il ne la laissa pas terminer sa phrase. N'y tenant plus, il l'attira à lui et s'empara furieusement de ses lèvres. Un brasier ardent éclata en eux. Happés par une passion fulgurante, ils s'embrassèrent fougueusement pendant de longues minutes. Ils finirent par se détacher l'un de l'autre pour reprendre leur souffle.

- Alice, il faut que...

- Non, coupa-t-elle. Je ne partirai pas.

- Mais...

- Chut ! Elle posa un doigt impérieux sur sa bouche. Je veux que vous... que tu me montres. Apprends-moi, s'il te plait.

 

 

Elle guida ses mains sur son corps et reposa sa bouche sur la sienne. Il résista quelques instants puis s'avoua vaincu. Une chaleur extrême l'envahit. Il ne pouvait pas lutter. Il supportait ça depuis bien trop longtemps déjà.

- Tu savais que ça allait finir comme ça, pas vrai ? souffla-t-il.

- Je n'aurais jamais osé l'imaginer, confessa-t-elle en toute franchise.

- Repousse-moi, supplia-t-il, incapable de se détacher d'elle de lui-même, et pourtant conscient qu'ils risquaient de franchir une limite moralement inacceptable.

Elle se pressa encore plus contre son corps et approfondit leur baiser. L'atmosphère était devenue irrespirable.

- Tu l'auras voulu, chuchota-t-il contre sa bouche.

 

 

Le jeune enseignant la prit par la main pour la conduire jusqu'à sa chambre. Il la laissa s'asseoir sur le lit et vint à ses pieds. Elle lui paraissait à la fois si tendre et si féline. Une once de remords s'insinua dans son esprit lorsqu'il la regarda rejeter sa douce chevelure brune d'un délicat mouvement de la tête, son visage baigné par les dernières lueurs du crépuscule. Il déglutit avec difficulté.

- Tu peux encore tout arrêter.

- Ce n'est pas ce que je veux David. Il frissonna en l'entendant l'appeler par son prénom. Mais peut-être que toi si ? Je n'ai jamais été aussi loin avec un garçon. Je comprendrais que tu n'aies pas envie d'une novice comme moi.

- Tu es folle... Elle sursauta. Tu n'imagines pas à quel point je prends sur moi...

 

 

Il se hissa jusqu'à son visage et s'empara de ses lèvres. Le désir les envahit à nouveau, enflant dans leurs veines comme une coulée de lave en fusion. Lentement, il la fit remonter dans le lit et lui retira un à un ses vêtements. Le passage de sa bouche et de ses mains brûlantes laissait des sillages incandescents sur sa peau nue. Enivrée, elle retomba sur les couvertures en fermant les yeux. Il honora la chair douce et sucrée de ses seins, descendit jusqu'à son ventre, et plus bas encore. Assaillie par une myriade de sensations délicieuses, Alice se cambra contre lui. Résistant aux exigences de son propre corps, il se voua entièrement à elle. Éperdue de désir, elle ne pouvait que haleter son prénom entre deux gémissements, tandis qu'il l'initiait patiemment aux plaisirs érotiques.

 

 

Finalement, son corps se crispa de manière saccadée, tout son être envahi d'un flot d'émotions enivrantes. Plusieurs secondes passèrent avant qu'elle reprenne totalement ses esprits. Il remonta jusqu'à elle et sourit face à son air absent, avant de s'allonger à ses côtés. Alice prit alors conscience qu'il ne comptait pas aller plus loin, mais le volcan en éruption qui embrasait ses entrailles était très loin d'être apaisé. Elle en voulait encore. Elle le voulait lui. Prenant les commandes, elle passa ses mains fébriles sous son T-shirt pour le lui retirer. Lorsqu'il tourna vers elle un regard perplexe, elle l'attira à elle et l'embrassa avec fougue. Bien qu'étonné, il n'eut pas de mal à comprendre le message. Il se déshabilla prestement en luttant pour ne pas perdre son sang-froid. Pour la première fois, elle s'avoua à elle-même à quel point elle le trouvait séduisant et attirant. Son désir pour lui illuminait ses grands yeux. Elle avait terriblement envie de lui, et s'autorisait enfin à l'admettre, après tant de déni.

 

 

Le jeune enseignant se protégea en toute hâte avant de s'allonger sur elle. Lorsqu'il capta son regard incandescent, il prit conscience qu'il serait le premier pour elle. Il ne s'était jamais senti aussi désiré par une femme. Un immense sentiment de fierté enfla dans sa poitrine. En retour, il comptait bien l'honorer de tout son être pour faire de sa première fois un souvenir inoubliable.

Doucement, il se pressa intimement contre elle. Elle était trempée de désir. Elle prit une grande inspiration et lui intima d'un hochement de tête qu'elle se tenait prête. Alors, lentement, il entra en elle, unissant leurs deux corps en fusion. Ils ne faisaient plus qu'un, et rien, hormis l'extase ultime, n'aurait su les séparer l'un de l'autre. Seul le Soleil, qui les éclairait de ces derniers rayons crépusculaires, fut témoin du corps à corps torride de ces deux amants interdits.